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L'HISTOIRE DU BARREAU DE L'AUBE

 

L’histoire du Barreau de l’Aube s’inscrit dans celle de la profession d’avocat.

Si la justice athénienne (750 - 300 avant JC) ignore la profession d’avocat, les parties devant plaider elles-mêmes leur cause, la fonction d’advocatus est bien connue dans la Rome antique dont le rôle dans un premier temps se limite à donner des conseils sans plaider.

Puis dans un second temps, la plaidoirie lui est permise et l’advocatus devient essentiellement un orateur dénué de compétences juridiques, la pratique du droit étant laissée à un autre personnage : le prudent. La profession d’avocat est une des rares à être jugée digne d’être exercée par un citoyen romain.

Ces traditions judiciaires disparaissent avec la chute de l’Empire romain.

À partir du Xème siècle, les seigneurs féodaux et le clergé s'approprient la justice, imités bientôt par les villes érigées en communes. La justice royale n'est en vigueur que sur le domaine propre du roi.

La procédure orale impose la présence du plaideur devant ses juges d’autant que la charge de la preuve repose sur le défendeur, ou l’accusé au pénal, et que ce dernier, pour démontrer son bon droit, doit se soumettre, avec succès, à une épreuve physique, l’ordalie par l’eau froide, par l’eau chaude, par le fer rouge ou encore par le duel, dont le résultat est malheureusement aléatoire.

À partir du XIIIème siècle, cette preuve irrationnelle est abandonnée au profit de la preuve par témoin ou par écrit. Cette procédure d’enquête, plus complexe, plus technique, rend nécessaire le recours à des praticiens et facilite l’instauration du ministère d’avocat.

Au XIIIème siècle, on assiste également à l’avènement de la justice royale avec l’installation d’un personnel spécialisé et l’organisation des différentes institutions judiciaires au sein desquelles l’avocat trouve sa place.

L’ordonnance du 23 octobre 1274 est considérée comme l’acte de naissance des avocats devant les juridictions royales. D’autres ordonnances royales suivront qui préciseront les conditions qu’il faut remplir pour devenir avocat et les qualités morales qui sont exigées de lui.

Le vote les 14 et 17 juin 1791 de la loi Le Chapelier qui impose la suppression des corporations et consacre la liberté d’exercer “telle profession que l’on jugera bon” entraîne la mort de la profession d’avocat, la plaidoirie devenant accessible à tous.

Elle renaîtra à la suite d’un décret du 14 décembre 1810 qui rétablit le tableau et l’Ordre des avocats.

Le Barreau de l’Aube s’inscrit donc dans cette chronologie.

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Citons pour finir deux avocats aubois célèbres.

Tout d’abord, par ordre chronologique, l’écrivain Pierre-Jean GROSLEY, né à TROYES en 1718, décédé dans cette ville en 1785.

Plus attiré par la littérature - il participa notamment à la rédaction de l’Encyclopédie de DIDEROT et d’ALEMBERT - les voyages et l’histoire, Pierre-Jean GROSLEY, après avoir suivi des études de Droit à PARIS, s’était inscrit au Barreau de TROYES.

 

GROSLEY

 

Georges-Jacques DANTON, né à ARCIS-SUR-AUBE en 1759, mort, guillotiné, à PARIS en 1794. Après des études de Droit à REIMS, il s’installe à PARIS comme avocat.

 

DANTON

 

Figure essentielle, et tragique, de la Révolution française, il était ainsi décrit par l’un de ses contemporains :

«Je fus frappé de sa haute stature, de ses formes athlétiques, de l’irrégularité de ses traits labourés de petite vérole, de sa parole âpre, brusque, retentissante, de son geste dramatique, de la mobilité de sa physionomie, de son regard assuré et pénétrant, de l’énergie et de l’audace dont son attitude et tous ses mouvements étaient empreints. Il présidait la séance avec la décision, la prestesse et l’autorité d’un homme qui sent sa puissance” (Antoine Claire Thibaudeau).

Parole âpre, brusque, retentissante, regard assuré et pénétrant, attitude énergique et audacieuse. Peut-on mieux résumer ce que doit être le plaideur idéal ?

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